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Married to the military

Married to the military : A spouse’s view of Remembrance

By / Par Brooke Belliveau, Citoyen Borden Citizen

I will never forget my first Remembrance Day as a military spouse, sitting on the couch with my infant daughter, watching the National Remembrance Service in Ottawa from Halifax, NS. As I thought of my partner, freshly graduated from Basic Military Qualification and posted at CFB Borden, I wondered how our future would colour my feelings of Remembrance Day.

We all come to be a part of this life in different ways. Some of us never saw it coming, like Jenny. “We were engaged and he passed a recruiting center on a whim, and signed up and told me later. I thought he had rocks in his head,” she says, with a laugh. She and her husband have now been together for 36 years.

Gabrielle and her partner made the decision with their new family in mind, when they found out that they had a baby on the way. And on the other hand, Tammy was a member of the Canadian Armed Forces herself. “We were both attending Royal Military College when we met, and I chased him mercilessly, and he finally accepted,” she laughed.

Among military spouses, most would agree that our lives are different from what is ‘normal’, but we don’t necessarily realize it until we stop and think about it.

“The long distance stuff is obvious. He wasn’t there when our first child was born. It was hard, but I felt like I was just in survival mode for the first six months that he was gone,” explains Gabrielle of her experience. Aside from that, she also tells me that they were together for six years before celebrating a Valentine’s Day together.

Tammy and Jenny each speak of the paths that their careers have taken because of their husbands. “As a spouse, you’re the new kid on the block all the time,” says Tammy with a smile.

“I found it hard to get my head around the fact that he was married to the country first,” remembers Jenny from the earlier days in the military life.

Despite the challenges that we all face, however, there is an undeniable pride amongst the spouses of Canadian Armed Forces members. Remembrance Day is the time that the pride and reflection comes to the forefront of our minds. It is a chance to remember that our experience is different from others. But what thoughts go through each of our minds?

“I think actually knowing people that have been killed in different conflicts, having seen both from the support side as my spouse has had to give notifications, and seeing how it affects the people that are home and not just those who are deployed, makes it a little bit more real. I think about the people that we know that have lost loved ones, and trying to imagine that on an even bigger scale than what our generation has experienced,” explains Tammy.

Gabrielle’s mind turns to her personal experiences, saying goodbye to some, and helping others to find their way following their service.

“I think of the sacrifices that have been throughout the years, but recent ones too. We have friends that have Post Traumatic Stress Disorder (PTSD), and family too. So they came home safe, but they’re never the same anymore. That hits you. And my husband has lost three co-workers as well,” she says, the emotion clear on her face. “Obviously I am so proud of him, and what he does for our country,” she says of her own husband.

“I am very, very proud of him. And too, I think if you’re committed and able to sign on that dotted line, willing to give up your life, well not everybody can do that,” says Jenny of her husband, however, like the other women, her connection to the day runs deeper as well.

“I had two uncles that were in the Second World War. One who was in the trenches came back with PTSD, but that time they called it ‘shell shock’ and there was a stigma attached to that. He didn’t have any support; he came back and became an alcoholic. So I contacted the Legion in our hometown and I’ve asked them to lay a wreath for all of those who were not physically killed in war, but psychologically were and had to live with those scars. So this year they will be laying a wreath in honour of all of those who came back with PTSD,” says Jenny.

This year on Remembrance Day, I may wear my strong reporter’s face, appearing unaffected, but I can promise you that on the inside I will be very emotional. I am so very proud of my husband and his service to this country, and of all of the other military spouses who against all odds, hold fast and remain strong, allowing those they love the support they need to be strong for Canada.

The truth of it is, no matter how we came to the military life, what challenges we face, or what crosses our mind on Remembrance Day, we are all so very proud of who we are, and the larger military family that we are fortunate enough to be a part of.


Mariés à l’Armée :  le jour du Souvenir du point de vue des conjoints des militaires

Je n’oublierai jamais mon premier jour du Souvenir en tant que conjointe d’un militaire. Assise sur mon canapé à Halifax, en Nouvelle-Écosse, j’ai regardé la cérémonie nationale du jour du Souvenir à Ottawa, avec ma fille encore bébé. En pensant à mon conjoint, qui venait tout juste de terminer la Qualification militaire de base et était en affectation à la base des Forces canadiennes (BFC) Borden, je me suis demandé comment notre avenir allait teinter mes sentiments à l’égard du jour du Souvenir.

Nous arrivons tous à ce mode de vie en passant par des chemins différents. Certains d’entre nous ne s’y attendaient pas du tout, comme Jenny. « Alors que nous étions fiancés, il est passé devant un centre de recrutement et s’est enrôlé sur un coup de tête; il ne m’en a parlé qu’après. J’ai pensé qu’il était complètement cinglé », dit‑elle en riant. Cela fait maintenant 36 ans que son mari et elle sont ensemble.

Gabrielle et son conjoint ont pris cette décision en pensant à leur nouvelle famille lorsqu’ils ont appris qu’ils allaient avoir un bébé. Tammy, au contraire, était elle-même membre des Forces armées canadiennes. « Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous fréquentions tous les deux le Collège militaire royal, et je l’ai poursuivi sans relâche jusqu’à ce qu’il accepte », ajoute-t-elle, souriante.

La plupart des conjoints de militaires conviennent que leur vie n’est pas tout à fait
« normale », mais nous ne nous en apercevons pas nécessairement tant que nous ne prenons pas le temps d’y réfléchir.

« Évidemment, la distance est la principale difficulté. Il n’était pas là quand notre premier enfant est né. Ça a été difficile, mais j’ai eu l’impression d’être en mode de survie pendant les six premiers mois de son absence », explique Gabrielle en parlant de son expérience. Elle raconte aussi que son conjoint et elle formaient un couple depuis six ans lorsqu’ils ont finalement pu célébrer la Saint-Valentin ensemble pour la première fois.

Tammy et Jenny parlent toutes les deux de la direction qu’a prise leur carrière à cause de leur mari. « En tant que conjointe, vous êtes toujours la petite nouvelle dans le quartier », dit Tammy en souriant.

« J’ai eu de la difficulté à m’habituer au fait qu’il est d’abord marié à son pays », se souvient Jenny en pensant aux débuts de sa vie militaire.

Toutefois, malgré les défis auxquels nous sommes tous confrontés, les conjoints des membres des Forces armées canadiennes ressentent tous une fierté indéniable. Lors du jour du Souvenir, la fierté et la réflexion sont omniprésentes. C’est une occasion de nous rappeler que nous vivons une expérience différente de celle des autres. Mais à quoi pense chacun d’entre nous?

« Le fait de connaître réellement des gens qui ont été tués pendant divers conflits, d’avoir vu d’une part le côté du soutien, puisque mon conjoint a eu à donner des avis de décès, et d’autre part comment cela touche les gens qui sont à la maison, et non seulement ceux qui sont déployés, rend tout cela plus réel. Je pense aux gens que nous connaissons et qui ont perdu des êtres chers, et j’essaie d’imaginer cela à une échelle encore plus grande que ce que notre génération a connu », explique Tammy.

Gabrielle est amenée à penser à ses expériences personnelles : elle a dû dire adieu à certaines personnes et en aider d’autres à trouver leur voie après le service militaire.

« Je pense aux sacrifices qui ont été faits il y a longtemps, mais aussi récemment. Nous avons des amis qui souffrent d’un état de stress post-traumatique et qui ont aussi une famille. Même s’ils sont rentrés à la maison en un morceau, ils ne seront plus jamais les mêmes. Tout cela nous touche. Mon mari a aussi perdu trois collègues, dit elle  », l’émotion se lisant clairement sur son visage.« Bien sûr, je suis très fière de lui et de ce qu’il fait pour notre pays », ajoute-t-elle en parlant de son mari.

« Je suis très, très fière de lui. Je pense que s’engager comme ça, signer sur la ligne pointillée, être prêt à donner sa vie, ce n’est pas à la portée de tout le monde », dit Jenny en parlant de son mari; mais comme les autres femmes, son attachement au jour du Souvenir part de plus loin.

« J’ai deux oncles qui ont participé à la Deuxième Guerre mondiale. L’un était dans les tranchées et est revenu souffrant d’un état de stress post-traumatique; à ce moment-là, on appelait ça un traumatisme dû au bombardement, et c’était stigmatisé. Il n’a eu aucun soutien; à son retour, il est devenu alcoolique. J’ai donc communiqué avec la Légion dans notre ville et j’ai demandé qu’on place une couronne pour tous ceux qui n’ont pas été tués physiquement à la guerre, mais qui l’ont été psychologiquement et qui ont dû vivre avec des séquelles. Alors cette année, une couronne sera placée en l’honneur de tous ceux qui sont revenus souffrant d’un état de stress post-traumatique », dit Jenny.

Cette année, pour le jour du Souvenir, j’aurai peut-être mon visage de journaliste impassible qui n’a pas l’air d’être touchée, mais je peux vous assurer qu’à l’intérieur, je serai remplie d’émotion. Je suis très fière de mon mari et du fait qu’il sert son pays, ainsi que de tous les autres conjoints de militaires qui, contre vents et marées, s’accrochent et demeurent forts, donnant ainsi à ceux qu’ils aiment le soutien dont ils ont besoin pour bien défendre et représenter le Canada.

En vérité, peu importe comment nous en sommes arrivés à la vie militaire, les défis auxquels nous sommes confrontés ou ce qui nous traverse l’esprit le jour du Souvenir, nous sommes tous très fiers de qui nous sommes et de la grande famille militaire dont nous avons la chance de faire partie.