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Colourblind? Daltonien?

Version française

In the charged discussions recently about race, racism, privilege, and ignorance, one thing among many that troubles me is the idea of being colourblind. I hear or read statements from people saying that the colour of someone’s skin doesn’t matter to them: we’re all the same. I believe that often this sentiment comes from a good intention. But when I hear such statements, what I think people mean is that all people have the same value as human beings and that the colour of their skin does not make someone more or less valuable. And in this I would agree. But, when it comes to knowing or understanding who a person is, the colour of their skin is one of many factors that are woven together in the story of that person’s identity. 

And that, my friends, is extremely valuable. 

How can I think to respect or be friends with someone if I ignore what makes them unique? It would be like an introvert expecting an extrovert to act introverted – personality traits are important to who we are! Or to a middle-class person believing that everyone had the same access to education and extra-curricular activities as a child because that’s what they experienced – one’s fiscal reality plays a big part in how we perceive others, ourselves, and the world. The list could go on in so many other domains of life. So too, with the colour of our skin. 

By saying “I’m colourblind” a person of privilege might be thinking they are doing right by erasing something that holds a person back. But that colour, whatever colour it may be, is beautiful and good and true. Don’t seek to erase what is good! Instead of a perspective of erasing a perceived challenge we would do well to cultivate a perspective of “celebrating the uniqueness” of each one, even while respectfully acknowledging the pain they may carry.

Our sense of identity is vital to a whole life. The identity of one person can never diminish the identity of another. Your story is uniquely yours. That means that who I am cannot threaten you, and who you are cannot threaten me. When we feel our identities are secure, safe, we can then move towards valuing the other no matter how different they might be. And all our lives will be the richer for it.

By Lt(N) Shiya Janzen, Chaplain Course Director

Daltonien?

Dans le contexte des discussions animées qui se sont récemment déroulées concernant la race, le racisme, le privilège et l’ignorance, une idée parmi tant d’autres me préoccupe : celle d’être daltonien. Je lis ou j’entends des déclarations de personnes qui affirment que la couleur de la peau de quelqu’un n’a pas d’importance pour elles, car nous sommes tous pareils. Selon moi, ce sentiment naît souvent d’une bonne intention. Cependant, lorsque j’entends de telles déclarations, je crois que les gens veulent plutôt dire qu’en tant qu’êtres humains, nous avons tous la même valeur et que la couleur de notre peau ne fait ni augmenter ni diminuer notre valeur. Voilà un point avec lequel je suis d’accord. Toutefois, lorsqu’il est question de connaître une personne ou de comprendre qui elle est, la couleur de sa peau est l’un des nombreux facteurs qui constituent l’histoire de son identité. 

Il s’agit là d’une notion très précieuse, mes amis. 

Comment puisje croire que je respecte une personne ou que je suis son ami si j’ignore ce qui la rend unique? Ce serait comme si un introverti s’attendait à ce qu’un extroverti agisse de manière introvertie – les traits de personnalité font partie intégrante de notre identité! Ce serait aussi comme si une personne de la classe moyenne estimait que tous les autres enfants ont eu le même accès à l’éducation et aux activités parascolaires, car c’est ce qu’elle a vécu; notre réalité financière influe grandement sur notre perception des autres, de nous-mêmes et du monde. La liste pourrait s’allonger et s’étendre à de nombreux autres domaines de la vie. Il en va de même pour la couleur de notre peau. 

Une personne privilégiée peut penser qu’en disant « je suis daltonien », elle pose un geste positif et élimine ce qui fait obstacle à une autre personne. Pourtant, cette couleur, quelle qu’elle soit, est jolie, bonne et vraie. Ne cherchez pas à écarter les éléments positifs! Au lieu de vouloir éliminer ce que l’on perçoit comme un défi, nous devrions maintenir une perspective consistant à « célébrer l’unicité » de tout un chacun tout en reconnaissant respectueusement la douleur que peut porter chaque personne. 

Notre sentiment d’identité est essentiel à une vie entière. L’identité d’une personne ne doit jamais menacer l’identité de quelqu’un d’autre. Votre histoire est unique et vous appartient. Cela signifie que mon identité ne peut pas vous menacer, et viceversa. Lorsque nous considérons que nos identités sont sûres et protégées, nous pouvons alors progresser vers la valorisation des autres, aussi différents soientils. Ainsi, nous enrichirons nos vies. 

Par Ltv Shiya Janzen, Directrice de cours des aumôniers