Le Mois de l’histoire des Noirs a pour but de réduire les différences grâce aux similitudes. Il nous rappelle que les êtres humains ont plus de similitudes entre eux que de différences. Il souligne également le long chemin parcouru par le Canada pour développer un pays multiculturaliste, tout en nous rappelant qu’ils nous restent encore quelques obstacles à surmonter.
Mon intérêt personnel pour le Mois de l’histoire des Noirs réside dans un lien historique particulier, car de nombreuses personnes de couleur du premier peloton entièrement composé de noirs au Canada, le 2e Bataillon de construction, provenaient des Antilles. Mes parents ont immigré des Antilles et, comme leurs prédécesseurs, ils sont venus au Canada pour se tenir aux côtés de leurs compatriotes afin de perpétuer le rêve d’une seule nation. Je suis fière de mon héritage caribéen et je suis également fière de pouvoir poursuivre la lutte pour garantir nos droits et libertés aux personnes de toutes couleurs, origines et croyances.
Mon adhésion professionnelle au Mois de l’histoire des Noirs ne cesse de s’accroître. Issue de la communauté très diversifiée de Toronto, j’ai toujours eu l’esprit de solidarité et de collaboration. Je me suis sentie rabaissée et harcelée une fois par un militaire alors que j’étais dans mes quartiers. Pendant quatre mois, ce militaire a rédigé rapport par-dessus rapport à l’intention de ma C de C. Quelle que soit la manière dont j’interagissais avec cette personne, elle présentait toujours une attitude grincheuse du type « je sais tout », associée à une attitude menaçante du type « je connais votre chef ». Je n’arrivais pas à comprendre ce que ce militaire voulait exactement, mais il semblait vouloir m’isoler dans le groupe. Comme le militaire qui se plaignait avait un grade supérieur au mien, on s’est fié à sa parole plutôt qu’à la mienne, et ma C de C a dû envisager des mesures correctives.
C’est à ce moment que la persévérance que j’avais acquise à Toronto s’est manifestée. J’ai finalement pris la parole. J’ai écrit un courriel à mon chef, dans lequel j’expliquais toutes les raisons pour lesquelles je pensais être harcelée par ce militaire. Mon chef a ensuite transmis ce courriel aux personnes concernées, et c’est ainsi que le système canadien a de nouveau trouvé toute son importance à mes yeux. Tous les outils dont nous disposons pour aider les militaires qui se sentent rabaissés et menacés m’ont été présentés. On m’a immédiatement retiré de cet environnement, on m’a recommandé à une personne à qui je pouvais parler en toute confidentialité, on m’a proposé des techniques de coaching pour m’exprimer pleinement auprès de ma C de C, et on m’a donné des formations pour m’aider à résoudre efficacement les conflits.
Et bien que je ne connaisse pas la raison pour laquelle ce militaire et moi ne pouvions pas vivre dans le même environnement, je comprends toutefois la motivation qui me pousse à poursuivre ma carrière dans les Forces armées canadiennes. Lorsque l’aide est arrivée par le biais du système, ma couleur, mon âge ou mon sexe n’avaient pas d’importance, ils ont entendu une personne qui avait besoin d’aide, et ils m’ont tendu la main. J’ai eu l’impression d’être à nouveau une Canadienne. Je me suis sentie soutenue pour la poursuite de ma carrière et cela m’a permis d’évoluer de manière positive.
Bien que le Mois de l’histoire des Noirs soit l’occasion de se souvenir des personnes qui ont lutté pour l’inclusion, comme Martin Luther King Jr, c’est aussi le moment d’être reconnaissant pour les changements qui ont déjà eu lieu et d’envisager ce qui doit être changé afin de construire un avenir plus inclusif.
Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler avec des personnes de toutes les races, cultures et origines.
Aujourd’hui, les Forces armées canadiennes me donnent l’occasion de me perfectionner continuellement. Mes confrères et consœurs regardent au-delà de mon apparence extérieure et essaient de voir ce qu’il y a à l’intérieur de moi, mon moi sans couleur, endurant, combatif, humble, résistant et les particularités qui font que je suis moi.
Aujourd’hui, je veux appliquer les apprentissages du passé. Je veux que les futures générations aient de meilleures opportunités. De meilleures occasions de développement, d’inclusion et de profiter des plaisirs que le Canada à offrir.
Par : Cpl Melissa-Anne Lackan