Si je réfléchis à ce qui m’oriente le plus au quotidien, je dois répondre franchement que c’est l’autoconservation ou l’égoïsme. Sans rien pour me guider, je suis pour le moins distrait par mes propres envies, besoins et souhaits. Toutefois, mener une vie égoïste est plus difficile qu’il n’y paraît, en plus d’être problématique. Au fond, nous ressentons tous un énorme et profond besoin d’amour.
Pourtant, des tensions surviennent au moment où l’on doit donner de l’amour pour en recevoir régulièrement. Le partage permet de forger des traits très forts de notre personnalité qui favorisent la compassion. Ainsi, même si je suis une personne affreusement égoïste absorbée par ses propres envies, besoins et souhaits, je veux aussi être aimé et vivre l’amour avec les autres.
Ce désir de contact que nous avons pour les autres se traduit par des relations et suscite en nous un sentiment de compassion. Cette compassion l’emporte sur l’égoïsme en éveillant notre conscience et en nous sensibilisant, notamment, à la perte, à l’amour, à la peur, au deuil, à la tristesse, aux abus, à la pauvreté, à la marginalisation, au racisme, à la faim et à l’itinérance. Pour les autres, je m’efforce donc d’être une personne consciente de son environnement, m’arrêtant pour expérimenter la vie et contribuer à celle des autres autour de moi. Nous pouvons mener une vie égoïste en raison de nos mauvaises expériences, de l’embarras que nous ressentons, des difficultés qui nous assaillent, du stress ou même de la souffrance que nous éprouvons. Un bon principe directeur pour la vie est d’accepter que nous soyons tous dans le même bateau, que la plupart du temps nous ne puissions pas vivre dans un isolement égoïste et que nous ayons besoin les uns des autres.
J’ai appris, tout comme ceux qui ont connu la pauvreté ou la marginalisation, qui ont vaincu une dépendance ou un sentiment de solitude, ou qui ont survécu aux abus ou à un stress post-traumatique, que l’égocentrisme ne renforce pas la résilience, mais engendre seulement la solitude. Quels que soient les principes directeurs qui vous guident le plus dans votre vie, les personnes autour de vous les verront et elles répondront comme vous leur répondez. Je vous encourage donc à faire preuve de bonté sans réserve et à aimer les autres de la manière dont vous souhaitez être aimé et respecté.
Que Dieu vous bénisse,
L’aumônier Michael Bowyer
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