La distance renforce les liens selon deux membres jumeaux des Forces armées canadiennes (FAC), le matelot de 1re classe (Mat 1) Keiran et le caporal (Cpl) Evan Sidle.
Malgré leurs préférences personnelles pour le ciel et la mer, et la distance qui sépare leurs bases d’Halifax et de Quinte West, en Ontario, les frères Sidle trouvent le moyen d’être présents l’un pour l’autre à chaque jalon.
Après s’être joint aux FAC en tant que manœuvrier dans la Marine royale canadienne (MRC), le Mat 1 Sidle a encouragé son frère à suivre ses traces. Il pensait qu’il était tout à fait normal que ce soit lui qui assermente son jumeau dans la Force aérienne, et le surprenne lors de sa cérémonie.
« Ils appelaient les gens par ordre alphabétique et quelqu’un derrière moi a été appelé, s’est souvenu le Cpl Sidle. Dès qu’ils ont appelé mon nom, j’ai vu Keiran arriver dans l’allée. Je n’arrivais pas à croire qu’il était là. »
Ce fut un moment de fierté pour les deux frères.
« Je lui ai lu l’affirmation solennelle et je lui ai serré la main, a raconté le Mat 1 Sidle. C’était super. Pouvoir dire que j’ai fait prêter serment à mon propre frère lorsqu’il est entré dans les Forces, c’est vraiment génial. »
Les frères Sidle ont été des cadets pendant leur adolescence, mais ils ne se sont pas enrôlés immédiatement dans les FAC lorsqu’ils sont devenus admissibles. Ils ont tous deux occupé plusieurs emplois, notamment en créant ensemble une équipe de « boulots divers » allant de la tonte de pelouse au changement d’ampoules électriques.
Mais avec le temps, la passion du Mat 1 Sidle pour le milieu militaire l’a finalement attiré de nouveau. La discipline, les responsabilités et les récompenses qu’il a trouvées dans une carrière dans la Marine sont des choses qu’il voulait communiquer à son frère.
« Je veillais simplement sur lui, a déclaré le Mat 1 Sidle. Les FAC sont fantastiques. C’est un salaire stable et vous avez la sécurité d’emploi. J’ai obtenu une maison et des voitures et j’ai fondé une famille. Je me suis dit que si j’y parvenais aussi rapidement, mon frère pourrait en faire autant et avoir une vie agréable. »
Le Cpl Sidle, qui étudiait à l’époque pour devenir policier, a toujours voulu porter l’uniforme. Il a suivi le conseil de son frère et s’est enrôlé dans la Force aérienne. Il est aujourd’hui un conducteur de matériel mobile de soutien, et est chargé de conduire des véhicules de transport et de l’équipement lourd, et de ravitailler les avions en carburant.
Il a déclaré que c’est le travail d’équipe et la camaraderie qui l’ont incité à rester dans ce milieu.
« J’ai aimé le fait que l’on puisse monter en grade et gagner en respect et en responsabilité grâce à son dévouement et à son travail acharné, a expliqué le Cpl Sidle. Porter l’uniforme est un moyen de montrer sa fierté pour son travail et j’aime cela. »
Le Cpl Sidle aspire à devenir caporal-chef dans les années à venir. Il se dit reconnaissant à son frère de l’avoir poussé dans la bonne direction, malgré son hésitation initiale à s’enrôler.
« J’aurais aimé m’enrôler plus tôt, a-t-il déclaré. En voyant simplement ce que l’emploi offre… Je me serais enrôlé plus tôt si j’avais su à quoi ressemblait véritablement le milieu militaire. »
Les frères Sidle pensent qu’il y a encore du travail à faire pour améliorer la réputation de s FAC. Ces dernières années, le Mat 1 Sidle s’est découvert une passion pour l’enseignement et un moyen de créer un espace positif en tant qu’instructeur. Il affirme que malgré les idées négatives à propos du milieu militaire, il est possible d’apporter des changements positifs.
« J’essaie d’apporter une différence dont la Marine a besoin, a-t-il déclaré. Je mène un changement positif grâce à la façon dont j’enseigne à mes stagiaires. Je veux simplement apporter un changement positif au début, afin qu’ils aient une expérience positive de la Marine dès le départ. »
Selon lui, la prochaine étape dans la création d’une meilleure culture au sein des FAC consistera à soutenir davantage les cas de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Ce marin s’est rendu compte de la prévalence du TSPT parmi les membres des FAC lorsqu’il a récemment aidé un voisin et vétéran qui en souffrait.
« Je veux sensibiliser davantage les gens à ce problème, a déclaré le Mat 1 Sidle, qui estime qu’un système de soutien solide est essentiel pour travailler dans les FAC. Localement, il existe un groupe appelé Replenish Around Shipmates (RAS), une séance de réflexion à laquelle les vétérans, les policiers et les pompiers peuvent participer et parler de leurs problèmes et obtenir de l’aide. »
Il espère que d’autres groupes verront le jour, afin que ses camarades puissent trouver un endroit sûr et favorable au soutien. Le Mat 1 Sidle est reconnaissant d’avoir un système de soutien grâce à son frère, malgré les 1 620 kilomètres qui les séparent. Son jumeau a le même sentiment.
« Quand je le vois, c’est comme si je l’avais vu hier, a déclaré le Cpl Sidle. C’est un lien instantané. »
Source : La Feuille d’érable