« C’est la facette de notre grand-père que nous ne connaissions pas. »
Jeannine Jamieson est l’arrière-petite-fille de Tom Longboat, un coureur de fond professionnel, athlète olympique et vétéran de la Première Guerre mondiale des Six Nations. M. Longboat est mis en vedette dans une émission de la chaîne HISTORY qui a été filmée cette année en partie à la Base des Forces canadiennes Borden et qui sera diffusée en 2023. L’émission présentera les histoires de Canadiens et de Canadiennes extraordinaires qui ont apporté des contributions héroïques à la Première et à la Seconde Guerre mondiale, et suivra leurs descendants au moment où ils percent les mystères entourant leurs ancêtres afin de mieux se comprendre.
Dans le cadre de l’émission, Mme Jamieson et son fils, Jagger des Six Nations, en Ontario, ont visité la Base des Forces canadiennes Borden où M. Longboat a effectué son instruction avant d’être envoyé en mission en Europe au cours de la Première Guerre mondiale. Le tournage a eu lieu à différents emplacements de la Base, y compris le Musée militaire de la base de Forces canadiennes Borden et le parc Héritage, près de l’entrée de la Base à Angus.
M. Longboat était un coureur professionnel : il a remporté le marathon de Boston de 1907 (le premier Autochtone et le troisième Canadien de l’histoire à réussir cet exploit) et battu des records avant de participer aux Jeux olympiques de 1908. Sa carrière de coureur s’est poursuivie dans les Forces armées canadiennes lorsqu’il s’est enrôlé en février 1916.
Il a servi à titre d’estafette, ou « coureur », sur le front occidental en France et en Belgique au sein du 107e Bataillon appelé « Timber Wolf ». Ces messagers ont joué un rôle crucial dans les efforts de guerre; ils étaient considérés comme étant plus fiables que d’autres moyens de communication. Le parcours en zigzag des tranchées signifiait que même si la distance n’était que de quelques centaines de pieds à vol d’oiseau pour se rendre du point A au point B, il fallait parcourir plusieurs milles pour arriver à destination. Le parcours comprenait également des obstacles comme de la boue épaisse et des tirs ennemis en cours de route. Ce travail est considéré comme étant l’un des plus difficiles et dangereux de la guerre. Il était courant d’envoyer deux ou trois estafettes sur différentes routes avec le même message pour augmenter les chances qu’une estafette se rende à sa destination. On a cru que M. Longboat était décédé à au moins deux occasions, mais contre toute attente, il a survécu à ce travail dangereux pendant deux ans.
« Nous avons entendu des histoires à propos de coureurs qui n’ont pas survécu plus de deux semaines là-bas, et notre grand-père a survécu et est retourné chez lui après la guerre », dit Mme Jamieson.
M. Longboat ne lui a jamais raconté de récits de guerre. Pour elle, il était simplement son grand-père.
Visiter Borden pour la première fois dans le cadre de la production de la chaîne HISTORY a permis à Mme Jamieson d’en apprendre davantage sur cette partie du passé de son grand-père. Elle est également fière que ce soit enregistré grâce à l’émission pour garder bien vivant l’héritage de ce dernier pour les générations à venir, comme son fils qui n’a jamais rencontré son arrière-arrière-grand-père.
« C’est presque comme si… comme si tout le monde le connaissait, dit Mme Jamieson à propos de sa venue à la Base des Forces canadiennes Borden, où elle a pu marcher sur le terrain où M. Longboat a jadis effectué son instruction. L’expérience était, parfois, émotive pour la paire.
« Ça fait plus de 100 ans, ajoute-t-elle. Nous n’avons jamais entendu les récits, alors c’est formidable de voir qu’il fait partie de l’histoire. »
Par : Emily Nakeff, rédactrice en chef
*Veuillez prendre note que cet article a été mis à jour le 9 novembre après sa publication à 11 h.