Comment le colonel (retraité) Bob Baxter a fait carrière dans les Forces armées canadiennes (FAC) à partir de 16 ans
À une époque où Barrie, en Ontario, comptait environ 15 000 personnes, le vétéran colonel Bob Baxter, 16 ans, s’est joint aux FAC dans le cadre du programme d’apprentissage du Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne (RCASC) en 1956, à la Base des Forces canadiennes (BFC) Borden.
Au fur et à mesure que les capacités technologiques se développaient, les soldats nécessitaient une meilleure éducation et les programmes d’apprentissage étaient proposés comme solution, permettant aux jeunes garçons à l’école secondaire de gagner un revenu, de s’entraîner et d’apprendre un métier.
« La plupart des enfants venaient de familles à faible ou moyen revenu », dit Baxter. « Il y avait des brochures partout et les recruteurs venaient à l’école. Je peux encore voir la brochure. Nous pouvions lire “la voie vers un avenir prometteur”. Vous deviez avoir au minimum une 8e année, ce qui était très bas, surtout de nos jours. La plupart avaient une 10e année. »
Le programme d’apprentissage a cessé en 1967, dû aux coûts croissants de recruter, d’éduquer et d’entraîner autant de jeunes soldats. Il est plus logique de recruter localement des personnes déjà formées. Selon Baxter, il ne conserve que des souvenirs positifs et n’a que de bonnes choses à dire de son séjour au « Camp Borden », comme il l’appelle.
Après 50 ans de service dans la Force régulière, dans la Force de réserve de l’Armée puis comme colonel honoraire de trois unités, Baxter se remémore que l’entraînement à la BFC Borden a été une adaptation difficile par rapport à sa vie normale à l’école secondaire.
« Comprenez-moi bien, dit Baxter, dès les premières semaines à Camp Borden, je souhaitais de tout cœur ne plus y être. Je me souviens du premier matin qu’ils sont venus frapper le lit à 6 h 15 pour que nous nous levions. Je pensais que l’instructeur était fou, mais j’étais certainement debout le lendemain matin! »
Selon Baxter, bien que certains jeunes n’avaient pas eu une enfance la plus heureuse, près de 120 000 apprentis vivaient en santé dans l’ensemble des FAC, pendant leur apprentissage de la discipline et des compétences précieuses. Cet entraînement avait lieu à six emplacements au Canada, de Montréal à Chilliwack.
« C’était à une époque où, chaque semaine, vous écriviez à la maison et vous receviez une lettre de vos proches », dit Baxter. « Je ne devrais pas dire ceci, car certains jeunes ne recevaient jamais de lettre, mais la plupart oui. Vous savez, parfois je me questionne sur les enfants et leur jeunesse, puisque j’ai eu une enfance heureuse et je sais que certains n’ont pas eu cette chance. »
Les matières scolaires, comme les mathématiques (géométrie et l’algèbre), la physique, la chimie, l’anglais ou le français, étaient accentuées en classe; l’éducation devait devenir plus avancée avec le développement de la technologie de l’époque.
Les apprentis devaient suivre le même entraînement physique que les recrues ordinaires et durant le programme, après l’instruction de base, l’horaire alternait entre deux et trois jours d’école par semaine. Les jeunes hommes à Borden étaient également formés pour différents métiers, tels que cuisiniers, opérateurs de transport et commis administratif.
« Après le premier mois, vous étiez là pour de bon… Il y avait des jeunes qui n’allaient jamais être physiquement ou autrement capables de réussir et ont abandonné le programme », explique Baxter.
Lors de sa carrière dans les FAC, Baxter a eu des affectations deux fois en Allemagne, à Edmonton, à Calgary dans quatre postes différents, incluant commandant (cmdt) du 1er Bataillon des services, à Regina, au Plateau du Golan et au Quartier général de la Défense nationale.
Il est retourné à la BFC Borden en 1986 en tant qu’instructeur-chef, puis a pris sa retraite en 1989.
Pendant sa période d’apprenti, Baxter crédite ses commandants et sous-officiers de peloton de lui avoir inculqué une attitude assidue envers ses compétences et son éducation; une mentalité d’apprentissage constant qui lui a été utile pendant son temps dans les FAC.
Par Caleb Hooper