Des Rangers canadiens livrant du bois de chauffage à une maison de la Première Nation de Bearskin Lake l’hiver dernier. Les résidents, qui étaient en quarantaine à cause de la COVID-19, utilisaient le bois pour se chauffer et cuisiner. Crédit photo : Rangers canadiens.
Les Rangers canadiens du Grand Nord de l’Ontario reprennent leurs activités normales après avoir connu leur période d’activité la plus chargée depuis le début de leurs opérations en Ontario en 1994, selon leur commandant.
Les Rangers, qui sont des réservistes à temps partiel de l’Armée, ont été en service actif continu de mars 2020 à mai de cette année, fournissant une gamme de soutiens cruciaux aux Premières Nations éloignées et isolées pendant la pandémie de COVID-19. Bon nombre des Premières Nations touchées ne disposaient pas des ressources nécessaires pour faire face à la pandémie et ont demandé l’aide des Rangers.
L’armée canadienne compte des Rangers dans 29 Premières Nations du Grand Nord de l’Ontario.
« Nous avions plus de 300 Rangers en service à plein temps à un moment donné, sur un effectif total de 700 », a déclaré le lieutenant-colonel Shane McArthur. « Mais nous avons relevé le défi; les Rangers et le personnel de notre quartier général ici à Borden (base des Forces canadiennes) ont effectué un travail formidable.
« À un certain moment, nous étions l’unité la plus sollicitée de l’Armée canadienne. Ce que nous avons accompli compte tenu de la petite taille de notre unité a été remarquable et notable. Je suis très fier des Rangers et du personnel du quartier général. »
« Les chefs et les conseils ont exprimé leur gratitude et leur reconnaissance pour notre aide. Nous avons fait du mieux que nous pouvions avec ce que nous avions et les témoignages d’appréciation n’ont cessé d’affluer de la part des chefs et des conseils. »
Lorsque les Premières Nations ont été touchées par la COVID-19, des membres de leur patrouille de Rangers locale ont été mis en service actif pour aider le personnel de la bande qui était en difficulté. Ils ont permis d’assurer la liaison avec les chefs. Les membres des patrouilles ont œuvré pour aider les victimes de la COVID, contribué à leur mise en quarantaine ainsi qu’à celle de leurs familles, coupé et distribué du bois de chauffage, livré de la nourriture et de l’eau, et répondu à d’autres besoins quotidiens essentiels.
Les Rangers ont utilisé leur instruction militaire pour aider les communautés à s’organiser lorsque des membres des autorités sanitaires régionales leur ont rendu visite pour procéder à la vaccination. Les compétences linguistiques des Rangers ont été très précieuses, tout comme leurs connaissances culturelles et de leurs communautés.
« On nous demandait de faire davantage et de manière de plus en plus prolongée », a déclaré le Lcol McArthur.
Une solution a été la création de Ranger Go Teams, des équipes mobiles composées de Rangers qui se rendaient par avion chez les Premières Nations lorsque les Rangers locaux avaient besoin d’une aide supplémentaire. Ils se sont également rendus dans les Premières Nations qui n’avaient pas de patrouille de Rangers.
Pour ajouter aux difficultés de fournir leur assistance unique, de nombreuses personnes parmi les Rangers et le personnel du quartier général de Borden ont contracté la COVID. Ils ont dû, ainsi que leurs familles, se placer en quarantaine.
« Cela a engendré de nombreux défis, mais nous les avons surmontés », a déclaré le Lcol McArthur. « Nous avons constaté que la lourde charge de travail et les problèmes qu’elle [COVID-19] causait dans les communautés entraînaient de nombreux facteurs de stress et nous avons dû mettre en place des aides à la santé mentale pour les personnes concernées. Nous nous efforçons d’ajouter des soutiens supplémentaires en matière de santé mentale. Nous avons eu des gens qui étaient plus affectés qu’ils ne le pensaient. »
Malgré le fait que la COVID-19 accaparait une grande partie de leur temps, les Rangers ont dû continuer à fournir leurs services d’urgence habituels, comme la recherche de personnes disparues. Les Rangers effectuent de 50 à 60 recherches par année. Ils ont également apporté leur aide pour lutter contre les feux de forêt qui menaçaient les communautés et ont effectué des patrouilles sur les principales rivières qui menaçaient de déborder pendant la débâcle et de forcer l’évacuation de plusieurs Premières Nations.
Les Rangers reprennent maintenant leurs fonctions habituelles. Ils sont occupés à recruter et à organiser des formations.
Ils relancent le populaire programme des Rangers juniors canadiens pour les garçons et les filles âgés de 12 à 18 ans. Après avoir été annulé ces deux dernières années en raison de la COVID-19, le Camp Loon annuel, qui offre une formation spécialisée en leadership à des Rangers juniors sélectionnés, aura de nouveau lieu le mois prochain.
Par : Peter Moon
Le sergent Peter Moon est un Ranger au sein du 3e Groupe de patrouille des Rangers canadiens de la BFC Borden.