Un groupe de Rangers canadiens du Grand Nord de l’Ontario a effectué un voyage unique de 750 kilomètres en canot de fret de Parry Sound à Ottawa, dans le cadre de l’année des Rangers de 2022.
« Cette mission a été une réussite remarquable », indique le major Charles Ohlke, chef d’expédition.
Les Rangers, qui sont des réservistes de l’Armée à temps partiel, ont été fondés en 1947 et servent dans des collectivités éloignées et isolées du Nord canadien. Ils célèbrent le 75e anniversaire de leur fondation.
Dans le Grand Nord de l’Ontario, il y a 600 Rangers au sein de 29 Premières nations. Les équipes du voyage de Parry Sound à Ottawa étaient composées de 32 Rangers provenant de 15 de ces collectivités éloignées. Ils ont voyagé en canot à partir de Fort Albany et de Kashechewan, deux Premières nations de la baie James. L’embarcation de 24 pieds, propulsée par des moteurs hors-bord, s’est rendue à Parry Sound le long des routes fluviales et a effectué un voyage semblable à la fin de la mission de célébration. Ils ont parcouru un total de 1 650 kilomètres.
« J’étais ravi lorsqu’ils sont arrivés à Ottawa », indique le lieutenant-colonel Shae McArthur, commandant du 3e Groupe de patrouille des Rangers canadiens qui commande les Rangers de l’Ontario.
En Ontario, les Rangers sauvent des vies pendant des opérations de recherche et de sauvetage, aident aux évacuations lors des incendies de forêt et des inondations, participent à la prévention du suicide et offrent un soutien dans d’autres situations d’urgence. Ils dirigent les Rangers juniors canadiens, un programme jeunesse de l’Armée qui a du succès pour les jeunes de 12 à 18 ans.
« Je suis fier de mes Rangers et de tout ce qu’ils ont accompli dans le Nord et au cours de cet exercice », mentionne le Lcol McArthur.
Durant cette expédition de 13 jours et de 750 kilomètres, de Parry Sound à Ottawa, les Rangers ont traversé la baie Georgienne, longé le canal Trent-Severn, le lac Ontario et le canal Rideau, avant d’atteindre la rivière des Outaouais. L’écluse de Peterborough et la cale de halage de Big Chute, près de Port Severn, sont deux des 88 écluses qu’ils ont dû traverser. À 65 pieds, l’écluse de Peterboroug est la plus haute écluse hydraulique au monde. Celle de Big Chute est presque aussi haute.
« Les Rangers ont passé un moment formidable, indique le Maj Ohlke. Ils ont vécu dans la nature sauvage du Nord de l’Ontario et, dans bien des cas, ils n’avaient jamais vu d’écluse ou de bouée auparavant. Toute cette aventure était une nouvelle expérience formidable pour beaucoup d’entre eux. »
« Ce que j’ai vu sur les rivières, les écluses et les différents canaux est très différent du Nord, déclare le caporal-chef George Edwards de Fort Albany, une communauté éloignée de la baie James, à 975 kilomètres au nord de Toronto. C’est la première fois que je fais quelque chose comme ça dans ma vie. J’étais sous le choc quand nous sommes arrivés à Big Chute. J’étais nerveux de me rendre si haut. »
« J’ai passé un moment fabuleux, déclare le caporal-chef Jean Rabbit-Waboose d’Eabametoong, une communauté ojibwée située à 370 kilomètres au nord de Thunder Bay. C’était une aventure. Quand je rentrerai à la maison, je dirai que j’ai fait un voyage vraiment incroyable et que j’ai appris beaucoup de nouvelles choses qui feront de moi un meilleur Ranger. »
En plus d’être une expérience agréable, le voyage a été un exercice d’entraînement important, indique le Maj Ohlke. Il a appris aux Rangers à travailler avec des Rangers de différentes communautés et à voyager en toute sécurité. C’était aussi l’occasion de leur offrir une formation en secourisme notamment.
Cependant, cela n’aurait pu se réaliser sans le formidable soutien du personnel du quartier général du 3 GPRC à la Base des Forces canadiennes Borden.
« Ils ont fait un travail remarquable, indique le Lcol McArthur. Ils ont démontré une capacité exceptionnelle pour l’organisation, la planification et l’exécution d’une mission très complexe. Il a fallu l’effort de l’ensemble de l’unité pour y parvenir. »
Une équipe de soutien composée de 11 soldats s’est déplacée en véhicule afin de fournir de l’essence, de la nourriture, des repas chauds le soir, et d’effectuer des réparations sur les bateaux et les moteurs.
Les Rangers campaient chaque nuit dans des tentes le long des voies navigables qu’ils empruntaient.
L’un des plus grands défis des Rangers était de respecter les limites de vitesse fréquentes de 10 kilomètres à l’heure. Dans la nature sauvage du nord, ils se déplacent généralement de 20 à 30 kilomètres à l’heure. Les vitesses plus lentes leur ont permis de discuter avec des spectateurs curieux et d’autres plaisanciers.
« Leurs interactions avec les gens étaient formidables, affirme le Lcol McArthur. Les gens faisaient la queue pour leur poser des questions. Nous sommes délibérément venus vers le sud pour avoir l’occasion d’interagir avec des Canadiens ordinaires qui, autrement, ne sauraient pas qui nous sommes dans le Nord de l’Ontario et ce que nous faisons là-bas. »
« Les Rangers du Nord de l’Ontario ont fourni des années de service exceptionnel au Canada. »
Par : Peter Moon
Le sergent Peter Moon est un Ranger au sein du 3 GPRC à la BFC Borden.