Les pinceaux d’un portraitiste impressionniste de Bedford, en Nouvelle-Écosse, redonnent vie à des soldats et à des anciens combattants.
L’adjudant à la retraite Gilles Boudreault explique que l’art ravive chez lui le souvenir d’amis et de compagnons d’unité disparus.
« Le jour du Souvenir est dédié à toutes les personnes qui ont défendu la nation, mais cette année plus que jamais, je pense en particulier aux gens avec qui j’ai servi qui ne sont plus de ce monde », souligne-t-il. « Je me dis que j’aurais dû prendre le temps de leur reparler ou de les revoir après la fin de notre service. »
L’adjudant Boudreault a pris sa retraite des Forces armées canadiennes (FAC) en octobre 1999, après 21 années de service. En septembre 1978, il s’enrôle et est affecté au 3e Bataillon, du Royal 22e Régiment (3R22eR), puis au Régiment aéroporté du Canada (à Petawawa), avec lequel il prend part à une mission à Chypre, en 1982. En 1988, il quitte l’infanterie après avoir reçu son instruction de topographe et passe au Service de cartographie (S Carto) du ministère de la Défense nationale, à Ottawa, où il travaille jusqu’à sa retraite, en 1999.
Aujourd’hui, l’homme, marié et père de deux enfants, s’adonne à la peinture aussitôt qu’il en a l’occasion. M. Boudreault dit que son thème de prédilection l’inspire naturellement.
L’image du regretté major-général de l’Armée canadienne Herbert Pitts, tout sourire, est l’une des nombreuses photographies qui l’ont amené à la peinture. Selon lui, le sourire radieux de Pitts a rendu l’exercice fort agréable.
« Aussi, son béret, marron comme celui des parachutistes de mon ancien régiment, a rendu ma démarche plus personnelle », précise-t-il.
Pitts, un vétéran de la guerre de Corée, a été colonel du régiment Princess Patricia’s Canadian Light Infantry (PPCLI) et du Régiment aéroporté du Canada. Il a fini ses jours à Victoria, en Colombie-Britannique, où il est décédé en 2018.
Par ses tableaux et son style, Gilles Boudreault dit témoigner de son admiration à l’égard de légendaires peintres impressionnistes comme Rembrandt et John Singer Sargent. Dans ses peintures, des acryliques sur toile, il cherche à immortaliser sa perception immédiate du sujet en jouant avec la lumière, les couleurs, ainsi que des traits brefs et texturés qui traduisent l’émotion ou l’humeur.
« Je termine toujours par le visage, parce que, autrement, je le retoucherais constamment en cours de route. »
Le talent de portraitiste de M. Boudreault a rapidement attiré l’attention, notamment de Barbara Brown, ancienne paramédique et fondatrice de la Steel Spirit Gallery de Barrie, en Ontario. La galerie expose des œuvres d’art uniques de militaires, de policiers, de pompiers, d’ambulanciers, de praticiens en milieu hospitalier et d’autres premiers répondants.
« Le travail de Gilles est d’autant plus impressionnant, vu sa vocation tardive de peintre », insiste Mme Brown. « Voilà qui nous enseigne qu’il est toujours temps de s’y mettre. »
L’an dernier, quatre des tableaux de M. Boudreault ont été exposés dans une galerie Saint-Jean-sur-Richelieu, au Québec, à l’occasion du jour du Souvenir. Une partie de ses œuvres est également remise à l’organisme caritatif La patrie gravée sur le cœur, qui les vend dans le cadre de ses activités de financement.
La galerie Steel Spirit est toujours à la recherche d’artistes nouveaux et émergents, avec ou sans expérience, de tous horizons et de tous âges. Si vous voulez obtenir plus d’information ou donner un coup de main, n’hésitez pas à visiter le site www.thesteelspirit.ca
Par : Peter Mallett, rédacteur en chef (Journal The Lookout)