Un groupe Facebook local s’adonne à la pratique ancestrale de la cueillette sur la BFC Borden
Depuis son jeune âge, Michelle Trott a appris à trouver des remèdes naturels à des dizaines de maux, et presque tous poussent sur un sentier à proximité de chez elle ou dans sa propre cour.
La cueillette de plantes sauvages est devenue une partie intégrante de la vie de Mme Trott, qui s’occupait du jardin de sa grand-mère atteinte d’un cancer. En jardinant aux côtés de sa grand-mère, elle a pu acquérir des connaissances approfondies au sujet des effets bénéfiques des plantes les plus courantes sur le corps humain.
« Lorsque je taillais les fleurs, elle m’expliquait : “Oh, tu peux manger ces roses” ou “Tu peux cueillir cette mauvaise herbe et la mettre sur ta jambe si tu as des douleurs musculaires” », raconte Mme Trott. « Je n’en savais pas beaucoup, mais c’était suffisant pour susciter mon intérêt ».
Qu’il s’agisse de thés favorisant le bien-être en général ou de pommades contre les piqûres d’insectes, vivre de la terre n’est plus une pratique aussi répandue qu’elle l’était autrefois. La cueillette remonte à l’époque des premiers humains, il y a près de 200 000 ans.
Cette activité peut permettre de découvrir l’utilité de certaines plantes insoupçonnées, voire indésirables. La molène, une espèce de plante envahissante qui n’est pas originaire du Canada, se trouve dans tout le sud de l’Ontario et ses racines profondes peuvent être une nuisance pour le jardinage, mais pas pour Mme Trott.
« Mes voisins, deux maisons plus loin, ont un plant de molène géant orné de magnifiques fleurs jaunes », déclare Mme Trott. « Cette plante est considérée comme nuisible et n’est pas originaire du Canada, mais elle est tellement médicinale chaque fois que nous tombons malades. J’ai commencé à préparer des thés à base de feuilles de molène pour les membres de ma famille. Ils disent que ça a un goût horrible, mais vous savez, ça a éliminé leur symptômes de COVID en trois jours ».
Une activité extérieure énergisante
À la suite d’une chute à Cold Lake, Mme Trott a été transportée d’urgence à l’hôpital après avoir subi une hernie discale et s’est retrouvée incapable de marcher. En raison de cette blessure, il lui est plus difficile de sortir et d’aller dans la nature, ce qu’elle fait en dépit de la douleur qu’elle peut ressentir.
« [L’accident] a profondément changé ma vie », explique Mme Trott, « en partie pour le pire, mais principalement pour le mieux. Cela m’a vraiment amenée à être plus reconnaissante. Je suis beaucoup plus terre à terre que je ne l’étais, même si je l’étais déjà. Je me sens plus proche de mes enfants et de mon mari… Ils ont tout fait pour moi. »
Pour Mme Trott, la cueillette est une possibilité de rechercher des solutions pour soulager la douleur par le biais de la médecine naturelle, et cela lui permet de sortir et de découvrir la faune et la flore sur la base.
« J’ai trouvé des moyens alternatifs de soulager mes douleurs, mes maux de tête et les allergies de ma fille en utilisant des remèdes beaucoup plus sûrs que d’aller chez le médecin et de se faire prescrire une ordonnance », affirme Mme Trott.
La cueillette en plein air est également un excellent moyen de lutter contre les maladies mentales, une chose dont Mme Trott a eu la preuve dans sa propre vie.
« J’ai toujours aimé être dans les bois et me promener dans la nature, mais il a fallu que je sois à mon plus bas avec le TSPT pour enfin – au risque de tomber dans les clichés – “distinguer la forêt des arbres” », explique-t-elle.
De nos jours, des groupes comme le groupe Facebook de cueillette font un effort collectif pour sensibiliser et éduquer les personnes intéressées à mieux connaître les différentes variétés de champignons, d’herbes, de fleurs, d’arbres et presque tout ce qui pousse.
Le groupe a été créé en partie en raison de la participation de Mme Trott à la collectivité païenne sur la base de Borden et de l’utilisation de la médecine naturelle par la collectivité. Alors qu’elle faisait de la cueillette avec des amis, elle a aperçu d’autres personnes qui ramassaient également des champignons et a décidé de créer un groupe sur Facebook.
Les membres du groupe Facebook publient des photos ou des vidéos et posent des questions sur ce qu’ils trouvent lors de leurs recherches.
Conseils pour les débutants
Pour commencer, Mme Trott suggère de choisir une plante et d’essayer de l’identifier chez soi à l’aide d’outils tels que l’application Google Lens, l’application ShroomID ou les livres de la série Peterson Field Guide.
Toutefois, lorsqu’il s’agit d’ingérer des plantes nouvellement découvertes, certains types de champignons et de fleurs sont considérés comme trop faciles à confondre pour être consommés. Étant donné que de nombreuses espèces se ressemblent, il peut être difficile de les distinguer, ce qui peut entraîner des blessures graves, voire mortelles.
Le simple fait d’identifier un organisme peut vraiment aider à susciter une plus grande curiosité pour la vie végétale et amener les gens à apprécier la verdure de la base de Borden.
Chaque fois que Mme Trott cueille quelque chose dans la forêt, elle rend hommage à la Terre en laissant derrière elle un bouquet incluant du tabac cérémoniel, de la sauge pourpre, de la lavande, du cèdre, du foin d’odeur et des graines de fleurs sauvages en guise d’offrande. Elle récite ensuite une prière à la Terre mère.
« Merci, Terre mère, pour ton approvisionnement constant en oxygène, en nourriture, en eau et en beauté », commence-t-elle. « Merci, Terre mère, de toujours donner de toi-même sans rien demander en retour. Je suis désolée, Terre mère, pour la douleur que l’humanité t’a causée. Pardonne-nous notre arrogance et notre ignorance. Puissions-nous évoluer en tant qu’espèce et faire ce qui est juste pour toi. Je te remercie et je t’aime. »
PAR : Caleb Hooper