Novembre 2023 – Au cours des guerres auxquelles a participé le Canada, d’innombrables infirmières, infirmiers et militaires canadiens ont fait preuve d’une bravoure extraordinaire et d’un dévouement inébranlable, mettant leur vie en jeu pour notre pays.
À leur retour, beaucoup d’entre eux portent les profondes cicatrices physiques et émotionnelles de la guerre, ayant perdu des membres dans l’exercice de leurs fonctions.
Leurs expériences en tant qu’amputés n’ont pas seulement façonné leur propre vie, mais, en tant que membres des Amputés de guerre du Canada, ils ont laissé un héritage durable aux générations d’amputés à venir. Pendant la Première Guerre mondiale, Madeleine Jaffray (1889-1972) a servi comme infirmière dans un hôpital militaire près de Bordeaux, en France.
L’hôpital où elle travaillait a été bombardé par des aviateurs allemands et elle a été blessée au pied par un éclat d’obus provenant d’une des bombes. Sa blessure a entraîné une amputation et a fait d’elle la seule femme canadienne amputée de guerre de la Première Guerre mondiale.
Ce sont des amputés comme Jaffray qui ont accueilli le nouveau contingent d’anciens combattants amputés après la Seconde Guerre mondiale, et qui leur ont fait part de tout ce qu’ils avaient appris.
L’un d’entre eux était Mike Krulicki (1925-2020), qui n’était qu’un adolescent lorsqu’il s’est porté volontaire pour la Seconde Guerre mondiale. Il s’est engagé dans le Irish Regiment of Canada et, en 1944, alors qu’il participait à la campagne d’Italie dans le cadre de l’attaque de la ligne gothique, il a marché sur une mine terrestre et a perdu sa jambe droite sous le genou.
Un autre ancien combattant est Arthur Johnson (1929-2006), qui a servi dans la Force spéciale de l’Armée canadienne en tant que mortier au sein du Royal Canadian Regiment et qui a rejoint 26 000 autres Canadiennes et Canadiens dans la lutte pour la liberté de la Corée du Sud.
En août 1952, il se retrouve sur la colline 355, près de Séoul, au milieu d’un bombardement ennemi intense. Un mortier est tombé à proximité, le blessant et entraînant la perte de sa jambe droite au-dessus du genou et des dommages à son bras droit.
Unis par le fait d’avoir été amputés, les amputés de la Première Guerre mondiale, ainsi que ceux de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée, ont contribué à faire progresser la technologie des prothèses, à lutter contre la stigmatisation des handicaps, à revendiquer des pensions équitables pour les anciens combattants et à s’apporter mutuellement le soutien dont ils avaient tant besoin.
Rob Larman, un conseiller principal des Amputés de guerre et lui-même amputé d’une jambe, a déclaré : « Ces personnes honorables ont consacré du temps à diverses activités de l’Association et ont raconté leur expérience d’amputés à d’autres personnes, y compris des anciens combattants d’aujourd’hui et des enfants ».
« Le jour du Souvenir en particulier, mais aussi tout au long de l’année, nous rendons hommage au sacrifice et au service de tous ceux qui ont servi et continuent de servir », déclare-t-il.