Rita Shelton Deverell a suscité une discussion avant-gardiste sur le potentiel d’un leadership diversifié à la BFC Borden
La diversité, l’équité et l’inclusion sont des valeurs fondamentales dans un milieu de travail multiculturel multiethnique, et les Forces armées canadiennes (FAC) adhèrent à ces principes.
Le 7 février 2024, des membres de la BFC Borden se sont rassemblés au mess des officiers Waterloo pour écouter Rita Shelton Deverell, à la fois journaliste, professeure, actrice, auteure, universitaire et artiste.
Née à Houston (Texas) en 1945, Rita Shelton Deverell, docteure en éducation, commence sa carrière à la Société Radio-Canada en 1973, entrant ainsi dans l’histoire comme l’une des premières femmes noires animatrices et gestionnaires à la télévision canadienne.
Mme Deverell a reçu de nombreuses récompenses pour l’ensemble de ses réalisations artistiques, notamment le Prix de la réalisation artistique (Radiotélédiffusion et cinéma) au Gala des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle en 2022.
Cofondatrice de VisionTV, premier réseau pluriconfessionnel et multiculturel au monde, Mme Deverell a été une ardente militante de la diversité et de la justice sociale. Ses récits dépassent le cadre de la télévision pour rejoindre celui du théâtre et de l’éducation. Elle a continué d’y jouer un rôle important en tant que mentore, auteure et universitaire, et elle occupe des postes comme celui de dixième chancelière de l’Université Lakehead et siège au conseil d’administration de CBC/Radio-Canada.
Ses contributions remarquables lui ont valu d’être nommée membre de l’Ordre du Canada, témoignant de sa carrière dynamique et de son engagement à briser les barrières et à promouvoir l’inclusion. Lors de son séjour à la BFC Borden au nom du Groupe consultatif des minorités visibles de la Défense (GCMVD), Mme Deverell a mentionné ses liens familiaux avec les forces armées, notamment des souvenirs de son oncle originaire du Texas, qui a servi dans les forces armées américaines, et de son beau-père originaire d’Orillia (Ontario), qui a servi dans les FAC.
« J’ignore beaucoup de choses qui se passent dans votre monde, puis je me suis dit : “Je ne suis peut-être pas si ignorante que ça.” », a affirmé Mme Deverell. « Mon monde, c’est les médias et le théâtre, et c’est ce que je fais depuis 55 ans. Selon moi, le recoupement se fait au niveau des styles de leadership, des styles d’autorité et des styles d’inclusion ou d’exclusion. »
La prise de décision collective par opposition à la prise de décision hiérarchique a été un thème récurrent tout au long de l’activité. Mme Deverell a amené les participants à réfléchir à la façon dont les styles de leadership peuvent autonomiser le personnel ou le dévaloriser et à la possibilité d’un changement positif dans toutes les organisations.
« Il est inutile de passer autant de temps à s’inquiéter de tout ce que l’on ne sait pas », a déclaré Mme Deverell. « Voilà le type de changement qui s’offre à nous tous alors que nous sommes sur la voie de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, au lieu d’être arrivés à destination. L’important, c’est de rester sur cette voie. »
Mme Deverell a fait remarquer que, même si son oncle et son beau-père avaient des parcours différents, leurs principaux récits ne portaient pas sur la guerre, mais plutôt sur leurs contributions extraordinaires en dehors de celle-ci, qui ont eu une incidence sur la communauté.
La conférence, qui s’est transformée en discussion de groupe, a invité les participants à réfléchir aux avantages de la collectivité par rapport à ceux de la hiérarchie.
« J’aimerais commencer avec une question : “Que voulons-nous changer?” », a demandé Mme Deverell.
Une fois la question posée, les participants ont reçu un document pour alimenter la discussion, qui a commencé par les avantages et les inconvénients avec lesquels chaque personne a commencé sa vie.
« Réfléchissez à ce que vous aimeriez conserver depuis le début et à ce que vous aimeriez laisser derrière vous », a dit Mme Deverell.
La conversation s’est transformée en un moment de réflexion sur les privilèges individuels qui pourraient profiter à toute la communauté et la redistribution du « pouvoir » aux personnes qui en sont dépourvues en partageant ces avantages.
Pour encourager la réflexion, Mme Deverell a posé une dernière question. Elle a demandé aux participants de réfléchir aux compétences et aux caractéristiques insuffisamment développées qui permettraient de faire progresser l’inclusion, la diversité et l’équité au sein des FAC.
« Mon travail consiste à avantager tout le monde, et non pas à priver les autres de leurs avantages », a déclaré Mme Deverell. « Avantager tout le monde est une question d’autonomisation, et cela renforce le pouvoir de tous. »
Par : Caleb Hooper