In the middle of Simcoe County there sits what is largely an invisible community. It is Canada’s largest military training base, and although it has had a tremendous impact for more than a century on the villages, towns, townships and cities for scores of kilometres around it, Canadian Forces Base Borden remains a mystery to most of the people who live near it, and even to some of those who live on it.
The men and women who have come to this place from all across Canada have changed history; they have in fact often made that history themselves.
The first uniformed people on the site were seven regimental policemen, who detrained in the village of Angus one bright May day in 1916. They were followed by what would become a ceaseless stream of reservists, regulars, civilians, husbands, wives and children. Many of them would move away to other assignments after a few months or years, “posted out,” as the expression goes. But many would stay, and put down roots in the communities outside the perimeter fence. Nonetheless, they remain part of the wider Borden community, and this is as much their story as it is anyone’s.
The young men who came to the camp in 1916 were preparing to go to war. They were militiamen for the most part; members of the county battalions of Grey and Simcoe. And although they would fight valiantly in the trenches of France and Belgium, although many of them would die there, the soil of their native counties clung to their boots, and those who survived came home, to live once again on the farms and in the towns surrounding the pine plains of Borden. And when in 1939 the drums of war rolled again, their sons marched out onto the plains, as had their fathers before them.
It was the openness of those plains which made the area ideal for military training in the first place, and those flat spaces with their conifers and sand and wooded copses today remain the symbol of Borden… a pine tree in a circle of green.
The first proposal for establishing a camp astride the townships of Essa and Tosorontio (then spelled Tossorontio) was put forward in 1904. The militia and defence department had heard repeated reports of lack of space at Niagara Camp from the officer commanding Military District No. 2, and the first inspection of the area between the village of Tioga and Angus took place on Jan. 8, 1905. (Tioga no longer exists as a community, although it is still marked on some maps. The only thing there now is a modern brick building, Tosorontio Central School, to which all the students come by bus. However, a new subdivision was under construction at time of writing in 1989).
A half-measure was taken in 1908, when an additional 154 hectares (380 acres) were purchased at Niagara. That camp had been intended to train a brigade, but there were three brigades crammed in there each summer.
Then came war, and by 1916 the pressing need to train more and more battalions for the Canadian Expeditionary Force finally brought Camp Borden into being. The minister of militia and defence, Maj.-Gen. Sir Sam Hughes, toured the area on May 7, and recommended to Privy Council that the land be purchased to set up a camp to train 20,000 men. This would later increase to twice that number.
His recommendation noted that the property had two rivers, the Mad and the Pine, running through it. It was also located on the main lines of the Grand Trunk and Canadian Pacific railways, with five stations close to its boundaries.
After all negotiations were completed, the government expropriated and purchased 6,021 hectares (14,872 acres), or about 60 square kilometres (23 square miles). The amount paid local landowners was $143,457.78.
The camp lies 250 metres (750 feet) above sea level, and was known locally at that time as “The Plains.” It was a large rolling plateau scattered with pine stumps from earlier cutting, and a good amount of standing timber, much of which had to be cleared. The site plan called for a long narrow “city” of tents and buildings, with a central main street almost four kilometres in length, with side streets running off at right angles. Lighting was provided by 150-candlepower nitrogen gas lamps. Five Artesian wells, which are still in use (in 1989), were sunk to provide fresh water, and water mains, plumbing, taps and showers were installed. The most modern type of sewage system then available was installed, and permanent buildings sprang up using what was known as the “Gunite” method, the spraying of cement onto wire forms to make floors and walls, with wooden roofs installed later.
In 1916, more than $1 million was appropriated for construction and development. The maximum number of battalions in camp that year was 35, and by year’s end 34,069 men had been trained there.
This is, before all else, their story.
Borden is also known as the birthplace of the Royal Canadian Air Force. It was here that military flying in Canada first began in an organized form, with the establishment of an airfield for the Royal Flying Corps, Canada. The United States entered the war in April, but there were already Americans training at borden, serving with the RFC. Their flimsy biplanes roared and soared, and sometimes sputtered and crashed, as hangars were erected and a flight line was set up. Those hangars still stand today, and are still in use.
By: Tony Keene, Base Borden Military Museum
Article originally written by Tony Keene in 1989, updated for reprint in 2021.
BFC Borden : retour sur le pass
Au cœur du Comté de Simcoe se trouve ce qui constitue une communauté en grande partie invisible. Il s’agit de la plus grande base d’entraînement militaire du Canada. Même si cette base a une incidence incroyable depuis plus d’un siècle sur les villages, les municipalités, les cantons et les villes à des kilomètres à la ronde, la Base des Forces canadiennes Borden demeure un lieu mystérieux pour la plupart des gens qui habitent à proximité de celle-ci et même pour certaines personnes qui vivent sur la base.
Les femmes et les hommes qui sont venus à Borden en provenance de toutes les régions du Canada ont changé le cours de l’histoire; en réalité, ils ont souvent eux-mêmes marqué l’histoire.
Les premiers membres en uniforme présents sur place ont été sept agents de la police régimentaire, qui sont débarqués dans le village d’Angus par une belle journée de mai 1916. Il y a eu par la suite ce qui allait devenir un flot incessant de réservistes, de membres réguliers, de civils, d’époux, d’épouses et d’enfants. Bon nombre d’entre eux sont partis après quelques mois ou années, dans le cadre d’une « affectation à l’étranger » comme le disait l’expression. Toutefois, de nombreuses personnes sont restées et se sont enracinées dans les communautés situées juste à l’extérieur du périmètre de la base. Elles font quand même partie de la grande communauté de Borden et cette histoire est également la leur.
Les jeunes hommes qui se sont présentés au camp en 1916 se préparaient à la guerre. Il s’agissait en grande partie de miliciens, des membres des bataillons des comtés de Grey et de Simcoe. Même s’ils ont combattu courageusement dans les tranchées en France et en Belgique, bon nombre d’entre eux y ont perdu la vie, alors qu’ils avaient traîné de la terre de leur comté natal sous leurs bottes; ceux qui ont survécu sont rentrés à la maison pour poursuivre leur vie sur une ferme ou s’installer dans les municipalités entourant les plaines de pins de Borden. Ensuite, quand, en 1939, l’appel à la guerre s’est fait entendre à nouveau, leurs fils ont défilé dans les plaines, comme eux l’avaient fait auparavant.
En raison de la grandeur de ces plaines, cet endroit était idéal pour l’entraînement militaire avant toute chose. Les terrains plats où l’on trouve des conifères, du sable et des bosquets constituent encore aujourd’hui le symbole de Borden… un pin à l’intérieur d’un cercle de verdure.
La première proposition visant à établir un camp à cheval sur les limites des comtés d’Essa et de Tosorontio (qui s’écrivait alors Tossorontio) a été soumise en 1904. Le ministère de la Milice et de la Défense avait eu vent à maintes reprises du manque d’espace au Camp Niagara de la part du commandant du District militaire no 2. La première inspection du secteur se trouvant entre le village de Tioga et d’Angus a eu lieu le 8 janvier 1905. (Tioga n’est plus une communauté; toutefois, ce nom apparaît encore sur certaines cartes. Tout ce que l’on y trouve encore aujourd’hui est un édifice de briques moderne, Tosorontio Central School, où se rendent en autobus tous les élèves. Toutefois, un nouveau lotissement était en construction au moment de la rédaction en 1989).
Une demi-mesure a été prise en 1908, alors que l’on a acheté un lot supplémentaire de 154 hectares (380 acres) à Niagara. Ce camp avait été conçu pour entraîner une brigade, mais trois brigades s’y entassaient chaque été.
La guerre a ensuite été déclenchée. En 1916, en raison de l’urgence d’entraîner de plus en plus de bataillons pour le Corps expéditionnaire canadien, le Camp Borden a finalement vu le jour. Le ministre de la Milice et de la Défense, le major-général Sir Sam Hughes, a visité le secteur le 7 mai et a recommandé au Conseil privé d’acheter le terrain pour que l’on y installe un camp qui servirait à entraîner 20 000 hommes. Ce nombre doublerait par la suite.
Dans sa recommandation, le ministre a relevé que deux rivières traversaient la propriété, soit la Mad et la Pine. Il a ajouté que les lignes principales des chemins de fer Grand Trunk et Canadien Pacific passaient sur le terrain et que cinq gares se trouvaient près de ses limites.
Une fois toutes les négociations terminées, le gouvernement a procédé à l’expropriation et a acheté 6 021 hectares (14 872 acres) ou quelque 60 kilomètres carrés (23 miles carrés). Le montant versé aux propriétaires fonciers locaux s’élevait à 143 457,78 $.
Le camp se situait à 250 mètres (750 pieds) au-dessus du niveau de la mer et était surnommé à l’époque « les plaines » par les gens de la place. Il s’agissait d’un grand plateau vallonné parsemé de souches de pin provenant de coupes antérieures et d’une bonne quantité de bois debout, qu’il fallait défricher en grande partie. Le plan du site prévoyait une longue « ville » étroite composée de tentes et de bâtiments, dotée d’une rue principale centrale de près de quatre kilomètres de longueur et de rues secondaires à angle droit. L’éclairage était assuré par des lampes à l’azote de 150 candélas. Cinq puits artésiens, toujours en utilisation (en 1989), ont été creusés pour obtenir de l’eau potable; les conduites d’eau maîtresses, la plomberie, les robinets et les douches ont été installés. Le système d’égout le plus moderne alors disponible a été mis en place. Des bâtiments permanents ont commencé à faire leur apparition suivant ce que l’on appelait alors la méthode « gunite », soit la projection de ciment sur des formes de treillis pour faire des planchers et des murs; des toits en bois ont été installés plus tard.
En 1916, un montant de plus de 1 million de dollars a été alloué à la construction et au développement. Cette année-là, le nombre maximal de bataillons présents au camp était de 35; à la fin de l’année, 34 069 hommes avaient été formés à cet endroit.
Il s’agit avant tout de leur histoire.
L’installation de Borden est également reconnue comme étant le berceau de l’Aviation royale canadienne. C’est ici que les vols militaires ont commencé de façon structurée au Canada grâce à la création d’un terrain d’aviation pour le Royal Flying Corps du Canada. Les États-Unis sont entrés en guerre en avril, mais des Américains s’entraînaient déjà à Borden et servaient au sein du RFC. Leurs biplans peu solides vrombissaient et s’envolaient ou parfois toussotaient et s’écrasaient, alors que des hangars étaient construits et qu’un axe de vol était créé. Ces hangars existent encore aujourd’hui et sont toujours utilisés.
Par : Tony Keene, Musée militaire de la BFC Borden
Article rédigé à l’origine par Tony Keene en 1989 et mis à jour aux fins de réimpression en 2021.