On dirait qu’il y a de l’orage dans l’air. Presque quotidiennement, on peut observer des manifestations et incidents relies à un trop plein d’émotions mal canalisées. C’est comme si un nouveau virus, très contagieux et affectant cette fois-ci notre sante émotionnelle, se propageait insidieusement. Y a-t-il un remède?
Les gens ont la mèche courte et le pétage de coche est devenu à la mode. La frustration qui alimente bien souvent ce type de réaction excessive paraît omniprésente. Cette sorte de violence ambiante, qui auparavant n’était pas acceptée socialement, semble maintenant devenue normale parce que trop souvent banalisée.
Quelle est la part de responsabilité des réseaux sociaux?
Sont-ce des séquelles ou des dommages collatéraux lies à cette interminable pandémie qui ont érodé le capital d’empathie et la tolérance de certains? Sont-ce les réseaux sociaux qui permettent, dans un relatif anonymat, l’agression et l’intimidation?
Polarisation des opinions, propagation de fausses informations, ressentiment exacerbe, harcèlement, haine, etc. Ce climat toxique entraîne assurément des répercussions dommageables chez les plus vulnérables et contribue à amplifier leur colère et leur mal-être. Dans ce contexte, pas étonnant que la tension monte et qu’autant de gens explosent. Dans certains cas, ces débordements dépassent les frontières poreuses qui existent entre le virtuel et le réel, avec toutes les conséquences qu’ils impliquent.
Le sens d’éthique est devenu un principe élastique pour plusieurs internautes sur les différentes plateformes. Les utilisateurs y canalisent leurs frustrations et se défoulent sans mesurer l’impact de leurs propos ou de leurs actions. Plusieurs ont perdu leur baromètre moral et leur sens du civisme. C’est devenu une soupape, un exutoire idéal pour cracher son venin.
Les algorithmes y sont aussi pour quelque chose, en nous ramenant constamment a ce qui peut appuyer nos croyances et en nous aidant à les valider. Ils entretiennent aussi nos biais cognitifs et nos préjuges en nous aveuglant et en nous laissant entrevoir qu’une version limitée ou partielle du monde.
Exprimer son désaccord sur un sujet particulier, par exemple, est tout à fait acceptable et peut même mener dans certains cas a d’intéressants débats. Le faire dans l’irrespect ou sous forme d’attaques personnelles est cependant condamnable.
La colère est une émotion nécessaire
Ressentie dans différentes situations telles que l’injustice ou une menace à laquelle nous pouvons faire face, la colère est une émotion naturelle, normale et nécessaire. Lorsque bien canalisée, cette émotion forte peut nous aider à mobiliser notre énergie et nos forces pour nous permettre d’atteindre nos objectifs. Elle optimise notre motivation et notre courage. La colère est un carburant pour le changement.
Par contre, lorsque la colère est mal décodée et utilisée, elle peut exacerber notre agressivité et engendrer des comportements violents. Elle s’avère alors dommageable pour nous-mêmes ou pour notre entourage.
Alors faut-il arrêter d’être fâche? Bien sûr que non! Mais l’être constamment n’est pas normal et peut même miner grandement notre santé mentale et nuire à nos relations interpersonnelles. Il existe de nombreuses ressources pour vous aider a améliorer votre capacité à gérer la colère et pour augmenter votre quotient d’intelligence émotionnelle. N’ayez pas peur d’y avoir recours s’il le faut pour calmer votre volcan intérieur.
Comment retrouver la sérénité?
Faut-il abandonner les réseaux sociaux? Non, pas nécessairement, car ils sont et resteront de formidables outils pour communiquer avec nos proches. Dans certains cas, ils peuvent même s’avérer très efficaces pour mener des combats lies à la justice sociale et pour insuffler davantage de solidarité dans les communautés affectées par des difficultés de toutes sortes.
Toutefois, si vous réalisez que les réseaux sociaux vous amènent davantage de stress et de mal-être, il serait possiblement avisé de moins les consulter et d’opter pour une déconnexion temporaire ou permanente.
En tout temps, le civisme, le respect et la courtoisie devraient définir nos actions. Et bien sûr, la bienveillance, mot à la mode mais tellement nécessaire en ces temps agites, devrait nous habiter davantage. Ce sont là les gardiens de notre sérénité.
Si vous avez besoin d’aide pour gérer votre colère
- Programme d’aide aux militaires et aux employés de la fonction publique : 1-800-268-7708
- Programme d’aide aux employés du Personnel des fonds non publics : 1-844-671-3327
- Votre CLSC peut également vous aiguiller vers des organismes communautaires de votre localité.