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Mise en valeur des Latino-Américains de l’ARC : Le récit de Seconde Guerre mondiale du sergent Manzo

La communauté latino-américaine a toujours contribué à défendre sur la scène internationale les valeurs et l’éthique du Canada, lesquelles sont en harmonie avec celles de l’Amérique latine. Depuis la Confédération, des membres de cette communauté ont occupé de nombreux rôles dans les forces canadiennes lors des conflits et la Branche des communications et de l’électronique est fière de commémorer l’un de ses militaires : le sergent Francisco Lua Manzo, radio-mitrailleur et Latino-Américain qui a participé à la Seconde Guerre mondiale en pilotant des bombardiers au sein de l’Aviation royale canadienne (ARC).

Le 18 février 1943, le sergent Manzo fait passer ses idéaux de liberté avant tout et se rend à Vancouver, en Colombie-Britannique, pour s’engager dans l’ARC. Il choisit le Canada en raison de la rapidité de déploiement et du professionnalisme qui y règne. Après avoir terminé son instruction de radio-mitrailleur au Canada, il est affecté au Royaume-Uni au début d’octobre 1943. Le 31 octobre 1944, il intègre le 427e Escadron de bombardiers « Lion » de l’ARC, un élément du Groupe de bombardiers no 6. Comme beaucoup d’autres escadrons de bombardiers canadiens, le 427e vole à bord d’un avion Wellington au début de la guerre.

C’est le 7 novembre 1942 que le 427e Escadron est formé à Croft au sein du Groupe no 4. Deux mois plus tard, le 1er janvier 1943, l’unité est transférée au Groupe no 4 (ARC). Lors de son déménagement à Leeming, dans le Yorkshire du Nord, en mai 1943, l’Escadron adopte des bombardiers Halifax, qu’il utilise pendant la majeure partie de la guerre jusqu’en mars 1945, date à laquelle ces derniers sont remplacés par des Lancaster. Le Lancaster devient alors l’avion principal de l’escadron pendant le reste des opérations.

Après la fin des hostilités en Europe, le 427e Escadron reste en Angleterre pour faire partie de la force de frappe du Commandement de bombardiers, qui transporte les prisonniers de guerre alliés et les troupes britanniques d’Italie vers l’Angleterre. L’escadron est dissous à Leeming, dans le Yorkshire, le 1er juin 946.

Le sergent Manzo (au centre). Photo : courtoisie du International Bomber Command Centre – University of Lincoln.

L’équipe du sergent Manzo était composée, de gauche à droite, des personnes suivantes :

Capitaine d’aviation Rob M. Gould (pilote)

Officier d’escadre R.A. Graham (navigateur)

Lieutenant d’aviation C.H. Robinson (viseur de bombardiers)

Sergent F.L. Manzo (radio-mitrailleur)

Sergent Killburn C. Embree (ingénieur)

Sergent J.D. Dixon (mitrailleur arrière)

Sergent Chuck H. Holstron (mitrailleur dorsal)

Le sergent Manzo et ses équipiers effectueront 30 missions de combat avec des bombardiers lourds, 18 avec des Handley MK.III et 12 avec des Avro Lancaster MK.I.Le sergent Manzo termine sa période d’affectation le 25 avril 1945. Il retourne au Canada, puis est libéré de l’ARC le 17 août 1945. Après sa libération, il retourne au Mexique.

La principale fonction d’un radionavigant à bord d’un aéronef multimoteur pendant la Seconde Guerre mondiale était de maintenir le contact avec les stations de base en utilisant le code morse à ondes entretenues. Dans un Lancaster, ils étaient souvent assis à l’avant, près du navigateur, et jouaient le rôle de mitrailleur de réserve tout en s’occupant des questions liées au plan lorsqu’ils n’étaient pas en train de s’occuper de la radio. Les radionavigants étaient bien formés, car il était beaucoup plus compliqué d’envoyer et de recevoir du code en vol que dans des stations radio terrestres stables.

L’instruction à la radiotélégraphie en vol constituait une partie importante du programme de chacune des quatre écoles de radiotélégraphie du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB). En 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale, le Canada signe un accord qui l’engage à fournir des installations et à instruire des aviateurs de tous les pays du Commonwealth pour le PEACB. Le Canada était le candidat idéal pour ce programme puisque le pays était éloigné des lignes de front, disposait de grands espaces libres et offrait de bonnes conditions de vol. L’instruction du PEACB était exigeante et difficile. Les pilotes, les radionavigants, les mitrailleurs, les observateurs aériens et les mécaniciens de bord suivaient des mois d’instruction dans des écoles spécialisées.

Jetant un nouvel éclairage sur l’histoire du Canada, le capitaine Garcia-Salas a piloté la compilation historique et la toute première campagne de reconnaissance des contributions de la communauté latino-américaine dans les Forces armées canadiennes (FAC) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ses recherches ont été présentées dans plusieurs publications médiatiques, de la CBC aux FAC et au Gouvernement du Canada, et sont incluses dans le Livre du Souvenir « Soldats latino-américains au Canada », volume I, qui a été publié le 14 avril 2023. Pour la première fois, et en grande partie grâce aux efforts du capitaine Garcia-Salas, les écoles secondaires et les universités canadiennes auront la possibilité d’inclure les contributions militaires de l’Amérique latine dans le programme scolaire canadien.

Par le capitaine Rey Garcia-Salas