<small »>(de gauche à droite) Les bénévoles Jon Bruchiell, Jason Hawkes, Brandon McRory, Terry Jantzen, Sindy Gagnon et Éric Lavoie passent du temps sur la patinoire avec les enfants. (Bénévoles ne figurant pas sur la photo : Kevin Dignard et Tyler Hurts)
Ces deux dernières années ont été particulièrement difficiles. Nous avons été contraints de nous confiner dans un mode de vie partiellement isolé tout au long de la pandémie, ce qui a considérablement modifié la normalité telle que nous la connaissions auparavant. Avec la fermeture des gymnases et des centres de loisirs, l’annulation des sports organisés et les perturbations constantes de notre vie quotidienne, il est devenu de plus en plus difficile de rester actif et en bonne forme physique. Au lieu de m’en servir comme d’une excuse pour adopter un mode de vie inactif, cela m’a poussé à faire en sorte que ma fille ne ressente pas les mêmes tensions.
Lorsque ma famille a été affectée à la BFC Borden en janvier 2021, j’ai remarqué qu’il y avait une grande colline de neige centrale sur laquelle ma fille adorerait glisser. J’ai sorti ma souffleuse et j’ai commencé à aménager une piste de glisse en bas de la colline, lorsqu’un adolescent s’est approché de moi pour me demander s’il m’était possible de faire une patinoire. Je me suis dit : pourquoi pas? J’ai commencé à souffler une portion quand mes voisins sont venus me demander ce que je faisais. Ils avaient une certaine expérience et ont décidé de se joindre à moi. Une heure plus tard, un autre voisin est venu avec son chasse-neige pour aider à bâtir les murs. Peu de temps après, un autre voisin est venu offrir son aide pour l’approvisionnement en eau.
En quelques heures, cinq voisins proches se sont réunis et ont travaillé d’innombrables heures durant des semaines à l’extérieur pour créer une patinoire décente pour le quartier, laquelle a servi environ un mois. Dès que la glace a commencé à fondre, nous nous sommes mis à discuter de la façon dont nous allions construire la patinoire l’année prochaine, qui sera plus grande et améliorée.
Dès que Dame Nature nous a gratifiés d’une semaine de températures glaciales cet hiver, les tuyaux sont ressortis. Au cours des premiers jours de la construction de la nouvelle patinoire, deux hommes sont tombés malades de la COVID-19, ce qui a exercé une forte pression sur le groupe de volontaires. Sans hésiter, deux autres voisins se sont joints au projet et ont passé des nuits entières à travailler dur pour que la patinoire de 18 x 45 m (60 pieds sur 150 pieds) soit terminée en une semaine.
La patinoire a vite fait parler d’elle et des enfants de tout le quartier sont venus y patiner. Sachant ce que cela représentait pour eux, l’entretien de la patinoire est devenu une partie de notre routine quotidienne. À chaque chute de neige, nous nous sommes réunis pour dégager la patinoire, parfois en quelques minutes de travail, parfois en plusieurs heures. L’ingéniosité des bénévoles Sindy Gagnon et Éric Lavoie a permis de réparer et d’arroser la glace en douceur en créant une surfaceuse à glace artisanale à partir d’équipement ménager. Chaque nuit où nous restions debout jusqu’à 3 heures du matin pour arroser la glace portait ses fruits le lendemain matin lorsque nous nous réveillions et voyions une douzaine d’enfants déjà en train de patiner.
Ce n’est que lorsque le dégel du printemps fait disparaître la patinoire que nous sommes en mesure d’apprécier réellement les avantages qu’elle nous a apportés à tous. En ce qui concerne l’entraînement physique, nous avons certainement tous bénéficié des exigences physiques de l’entretien de la glace. Qu’il s’agisse de pelleter la neige, d’arroser la patinoire ou de profiter de la glace, il s’agissait toujours d’un entraînement amusant, ardu et gratifiant.
Il a permis à nos enfants de pratiquer gratuitement une belle activité de plein air. À une époque où beaucoup ont opté pour les divertissements électroniques, cette solution a incité les enfants à rester dehors et actifs pendant des heures. De nombreux enfants du quartier, qui faisaient partie de ligues de hockey, ont pu utiliser la patinoire pour combler les vides créés par les annulations durant la pandémie. Des filets de hockey, des crosses, des balles et des palets ont été donnés par des personnes de tout le quartier pour que tous les enfants puissent jouer, même s’ils ne disposaient pas de l’équipement nécessaire.
Vous de tardez pas à remarquer que les enfants vous considèrent comme des mentors et des modèles. Nous avons reçu d’innombrables remerciements de la part des enfants du quartier pour la réalisation et l’entretien de cette patinoire. Souvent, lorsque nous dégagions la glace, les enfants prenaient leurs pelles et essayaient également de nous aider. Cela m’a rappelé de bons souvenirs, ce que mes parents faisaient pour que je reste dehors et actif lorsque j’étais enfant. En transmettant cette image à nos enfants, nous veillons à ce qu’une autre génération apprenne le goût du travail, ses avantages et ce que nous, parents, pouvons faire pour nos enfants.
Oui, cela a représenté une quantité incroyable de travail pour construire et entretenir la patinoire. Mais le sentiment de fierté lié à notre création a été une motivation majeure. Il y avait des jours froids et venteux pendant lesquels la plupart des gens auraient préféré rester bien au chaud, mais sans regret, nous sortions avec les tuyaux d’arrosage pour que tout redevienne lisse. À chaque passage de la surfaceuse, nous admirions l’amélioration, ce qui nous motivait à passer une deuxième, une troisième ou une quatrième couche sur la glace, sachant qu’elle serait lisse pour tout le monde le lendemain.
Par-dessus tout, la camaraderie qui s’est formée grâce au travail d’équipe indispensable à la réalisation et à l’entretien de la patinoire a été le plus grand avantage. Il était rare qu’une personne soit seule à travailler sur la glace. Je chérirai toute ma vie les liens qui ont été créés pendant les heures passées ensemble sur la patinoire. Chaque personne qui a donné de son temps pour la patinoire a montré la véritable capacité de se sacrifier pour le bien des autres. Il y a eu beaucoup de rires tard dans la nuit, quelques accidents évités de justesse lorsque la glace devenait trop glissante et l’assurance constante que, quoi qu’il arrive, nous n’étions pas seuls.
Sortez et tirez le meilleur parti de ce que Dame Nature vous offre. N’hésitez pas à faire quelque chose de semblable en raison de la somme de travail que cela demande. Les avantages, tant physiques que mentaux, compensent largement la fatigue que vous endurerez en cours de route.
Présenté par : Sergent Jason Hawkes, Instructeur de la division des explosifs, Centre d’instruction logistique des Forces canadiennes, BFC Borden