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La sœur Iona Katherine Wishart, infirmière militaire argentine : une contribution héroïque au Canada et aux Alliés pendant la Première Guerre mondiale

Poste de tri des blessés. Des blessés canadiens offrent à une infirmière un chien qu’ils ont ramené des tranchées, octobre 1916 (Canada, Ministère de la Défense nationale/Bibliothèque et Archives Canada/PA-000931)

La communauté latino-américaine fait depuis longtemps partie intégrante de l’histoire du Canada. Elle a contribué aux valeurs et à l’éthique du pays, en particulier en période de conflit. La sœur Iona Katherine Wishart est un exemple de l’inébranlable dévouement, de la bravoure et des sacrifices qui unissent l’Amérique latine et le Canada. Pendant la Première Guerre mondiale, la sœur Wishart est infirmière volontaire au sein du Corps de santé de l’Armée canadienne (CSAC). La remarquable contribution qu’ont apportée la sœur Wishart et ses consœurs infirmières a été essentielle aux soins prodigués aux soldats blessés. Le présent article souligne leur courage et met en lumière l’importance de leur service et les liens étroits qui unissent l’Amérique latine et le Canada.

Lors de la Première Guerre mondiale, le Canada est confronté à d’importants défis. Le personnel de la santé doit se mobiliser pour soutenir les troupes. La sœur Iona Katherine Wishart, née le 21 juillet 1891 à Buenos Aires, en Argentine, s’enrôle volontairement dans les Forces armées canadiennes au camp Hughes, au Manitoba, le 11 novembre 1916. Elle sert du 11 juin 1916 au 17 avril 1919 en Angleterre et en France, où elle fait face à une grande adversité.

Malheureusement, le 19 mai 1918, un bombardement allemand coûte la vie à trois infirmières militaires canadiennes de l’Hôpital général canadien no 1 : Margaret Lowe, Katherine Maud Mary MacDonald et la sœur Gladys Maude Mary Wake. Elles sont les premières infirmières canadiennes tuées au combat pendant la guerre. En outre, deux autres femmes victimes de bombardements, Betty (Bertha Gavin) Stevenson, conductrice du YMCA, le 31 mai, et Annie Watson Bain, sœur et infirmière à l’hôpital de la brigade de l’Ambulance Saint-Jean, le 1er juin, succombent aux horreurs de la guerre.

Au cours de son service, à la suite des bombardements allemands, la sœur Iona Katherine Wishart subit les lourdes conséquences psychologiques de la guerre. Elle est admise à l’hôpital Northwood du 4 juin au 4 juillet 1918 où elle reçoit le diagnostic de choc nerveux et de neurasthénie. Le choc nerveux désigne la détresse psychologique induite par l’exposition à des événements traumatisants, tandis que la neurasthénie est un terme utilisé pour décrire un état d’épuisement mental et physique souvent causé par un stress prolongé.

Les infirmières militaires canadiennes, dont la sœur Iona Katherine Wishart, qui travaillent à l’Hôpital général canadien no 1, jouent un rôle essentiel dans les soins et le soutien apportés aux soldats blessés. Leurs tâches englobent un large éventail de responsabilités, depuis l’administration de traitements médicaux et d’opérations chirurgicales jusqu’à l’apport de soutien émotionnel et de réconfort aux patients dont elles s’occupent. Leur engagement, en dépit des grands dangers, est louable et démontre leur dévouement inébranlable à leur profession et au bien-être des soldats. Le service de soins infirmiers du CSAC a des exigences particulières pour les femmes qui souhaitent en faire partie. Elles doivent être diplômées d’un programme reconnu de trois ans en soins infirmiers, faire preuve d’une grande moralité et d’un comportement digne, être en bonne forme physique et être âgées de 21 à 38 ans. Malgré ces critères, il arrive que des infirmières militaires soient acceptées au sein du CSAC sans remplir toutes les conditions requises. Certaines de ces femmes n’ont pas de formation professionnelle en soins infirmiers, n’ont pas l’âge requis et sont même mariées. Au total, 2 845 infirmières militaires canadiennes servent au sein du CSAC pendant la Première Guerre mondiale. La majorité d’entre elles sont pleinement qualifiées.

Le service altruiste de la sœur Iona Katherine Wishart représente l’engagement de l’ensemble de la communauté latino-américaine à défendre les valeurs et l’éthique canadiennes. Dès les premières années de la Confédération, des personnes originaires de pays d’Amérique latine, dont l’Argentine, ont participé activement aux engagements militaires du Canada en période de conflit. Le service volontaire de la sœur Wishart dans les Forces armées canadiennes témoigne du lien durable entre l’Amérique latine et le Canada.

Son extraordinaire contribution à titre de membre du CSAC pendant la Première Guerre mondiale reflète la bravoure et les sacrifices des Latino-Américains qui ont activement défendu les valeurs canadiennes tout au long de l’histoire. Le dévouement de la sœur Wishart à soigner les soldats blessés aux côtés de ses consœurs infirmières souligne le lien indéfectible entre l’Amérique latine et le Canada. Leur service nous rappelle l’influence considérable que les personnes d’origines diverses peuvent avoir sur l’histoire d’un pays et la défense de ses valeurs.

Par le capitaine Rey Garcia-Salas

Le Comité des soldats latino-américains au Canada a pour mission de faire connaître les noms et les histoires des Canadiens et Canadiennes d’origine latino-américaine qui ont fait partie des Forces armées canadiennes.